La distinction entre conseil bancaire et conseil indépendant (CGPI) reste largement sous-estimée. Lorsqu’il exerce au sein d’une banque ou d’un assureur, le conseiller s’appuie principalement sur le choix des propositions intégré dans l’offre de son établissement. À l’inverse, un conseiller en cabinet mobilise une architecture ouverte permettant de sélectionner des dispositifs provenant de l’ensemble du marché.
Cette distinction structurelle, renforcée par les obligations de transparence introduites par la directive européenne MiFID II, conditionne la qualité et l’objectivité de la recommandation fournie.
Pour mieux comprendre les enjeux liés au “préconisations gratuites”, vous pouvez également consulter notre article : Conseil en patrimoine gratuit : ce que personne ne vous dit vraiment...
Est-il possible de recevoir des recommandations en patrimoine gratuitement ? Oui, mais sous conditions. Dans cet article, nous vous expliquons l’envers du décor.
En résumé
Le CGP exerce au sein d’une banque ou d’un assureur ; le consultant en gestion du patrimoine exerce en indépendance réglementée, sous statut CIF (AMF) + IAS (ACPR) + inscription ORIAS.
La directive MIF 2 impose des règles strictes de transparence, de justification du consulting et de présentation des frais.
Le consultant en gestion du patrimoine travaille en architecture ouverte : il peut sélectionner les placements les plus pertinents du marché, sans contrainte de gamme.
L’écart de qualité entre ces 2 statuts apparaît surtout sur les dossiers complexes : fiscalité avancée, optimisation du dirigeant, transmission, foncier structuré, private equity.
L’indépendance influence directement la performance nette, la cohérence du patrimoine et la maîtrise des risques.
Rivaria Capital applique une transparence intégrale de sa rémunération et une méthodologie de diagnostic couvrant les blocs financiers, immobiliers et professionnels.
CGP vs CGPI : une confusion structurelle qui fausse souvent les décisions
Pourquoi ces deux métiers sont-ils confondus ?
En France, “conseiller en gestion de patrimoine” est un terme générique, non protégé. Résultat : un conseiller salarié en banque et un consultant à son compte utilisent le même titre, alors que le mode d’exercice n’a rien à voir.
→ Un Conseiller salarié agit dans un environnement encadré, avec une gamme définie par son employeur.
→ Un Consultant en cabinet exerce dans un cadre réglementaire indépendant fondé sur :
le statut de Conseiller en Investissements, encadré par l’AMF,
l’activité IAS, supervisée par l’ACPR,
l’inscription obligatoire au registre ORIAS,
Comme le rappelle Tony Robbins, essayiste américain :
« Ce qui est encore plus important que la constitution d’un patrimoine, c’est de le faire d’une manière qui vous apportera la tranquillité d’esprit.»
Cette vision reflète l’enjeu central de la construction du patrimoine : la stratégie doit être cohérente, diversifiée et alignée sur les ambitions personnelles.
C’est précisément là qu’un conseiller en cabinet apporte une valeur déterminante, car il n’est pas contraint par une gamme interne et peut construire une diversification réellement adaptée à chaque cas.
MIF 2 : la directive qui renforce la protection de l’épargnant
La directive MiFID II (MIF 2) constitue le socle réglementaire du métier de CGPI. Transposée par l’AMF, elle encadre la manière dont le travail d’accompagnement doit être formulé, présenté et documenté. Son objectif est simple : garantir des recommandations réellement alignées sur l’intérêt de la personne.
Une transparence totale des frais
MIF 2 impose au conseiller d’expliquer clairement l’ensemble des frais associés à une proposition d’organisation financière : frais d’entrée, frais de gestion, frais internes des supports monétaires ou encore rétrocessions. Cette information doit être fournie avant la souscription puis actualisée régulièrement. Pour l’épargnant, cela permet d’évaluer l’impact réel des coûts sur la performance du placement.
Une étude approfondie du dossier avant toute recommandation
La directive impose une connaissance précise du de la personne : état financier, expérience des placements, buts à moyen et long terme, horizon d’investissement et profil de risque. Ces informations structurent la pertinence des recommandations et garantissent un niveau d’adéquation élevé entre le besoin et la solution préconisée.
Un avis justifié et traçable
Chaque recommandation doit être argumentée et documentée. L’AMF rappelle que le conseiller doit être en mesure de prouver la cohérence entre la solution proposée et les éléments recueillis auprès du bénéficiaire.
Cette exigence transforme le conseil : il ne peut plus reposer uniquement sur une gamme, mais sur une évaluation complète et démontrable.
Comment se prémunir des pseudo-professionnels ?
L’intitulé de ce métier n’est pas protégé. En revanche, l’activité de conseil est encadrée par des statuts réglementés. Un acteur sérieux doit être immatriculé à l’ORIAS et, selon ses missions, disposer des habilitations requises (CIF, IAS, IOBSP), sous la supervision de l’AMF.
Au-delà des autorisations, la crédibilité repose sur des éléments concrets. Cela passe notamment par :
la qualité du diagnostic initial,
la clarté de la méthodologie proposée,
la capacité pédagogique à expliquer les choix,
la spécialisation sur certaines problématiques,
la transparence sur la rémunération,
et la réalité du suivi dans le temps.
Les registres publics (ORIAS, Registre des agents financiers (REGAFI)) et les ressources de la Banque de France permettent de vérifier ces points.
Tableau comparatif : CGP vs CGPI - Cadre réglementaire et indépendance
1. Cadre d’exercice et transparence
Critère | Conseiller salarié | Consultant en cabinet ou à son compte |
Rattachement | Banque / assureur | Aucun rattachement institutionnel |
Gamme | Limitée | Sélection ouverte sur le marché |
Encadrement | Interne | AMF + ACPR |
Inscription ORIAS | Oui | Oui |
MIF 2 | Appliquée, mais restreinte par l’offre interne | Centrale dans l'exercice |
Transparence frais | Variable | Obligatoire et détaillée |
2. Impact réel pour l'intéressé
Dimension | Conseiller salarié | Consultant en cabinet ou à son compte |
Objectivité du conseiller | Moyenne | Renforcée |
Optimisation fiscale | Basique | Approfondie |
Traitement des patrimoines complexes | Restreint | Expert |
Transmission | Généraliste | Structurée (notaires / fiscalistes) |
Accès aux produits techniques | Faible | Étendu et diversifié |
Allocation financière | Référence catalogue | Etude indépendante |
La note de Tanguy
"Chez les dirigeants que j’accompagne, je retrouve souvent une déconnexion totale entre l’organisation professionnelle — structure de holding, mode de rétribution, arbitrage dividendes — et leur construction du patrimoine personnel. Cette absence de coordination crée des pertes d’efficacité importantes. Un conseil véritablement indépendant relie systématiquement ces deux sphères, alors qu’un conseiller intégré n’a pas la latitude pour le faire.Dernièrement, l’harmonisation de ces flux a généré plus de 28 000 € d’économie fiscale en deux ans, sans modifier un seul support d’investissement."
Etude patrimoniale : l'écart dans la profondeur du diagnostic
Une approche globale, pas fragmentée
L’un des marqueurs les plus visibles du travail d’un consultant à son compte est la manière dont il examine l’ensemble du dossier.
L’objectif n’est pas de se concentrer sur un contrat ou sur un produit, mais de comprendre tous les leviers qui influencent l'état des finances et du foncier d’un individu.
Cette vision d’ensemble permet de construire une stratégie cohérente et durable, là où une vision partielle conduit souvent à des décisions isolées, parfois inefficaces, parfois coûteuses.
Un diagnostic fiscal structuré
Le point de départ consiste à analyser la fiscalité actuelle et future du client, en s’appuyant sur les règles publiées par l’administration fiscale.
On étudie notamment :
le taux marginal d’imposition,
les revenus actuels et futurs,
les options fiscales disponibles,
les risques de surimposition ou de cumul de niches.
Cette lecture est essentielle, car chaque décision produit un effet fiscal immédiat ou différé.
Une lecture civile et successorale complète
Le Conseiller indépendant examine également les aspects civils : régime matrimonial, clauses bénéficiaires, donations possibles, organisation de la succession. Ces questions sont abordées dans le cadre défini par l’Ordre des notaires de France.
Cette étude évite les dérives fréquentes : transmission non préparée, mauvaise répartition des actifs, absence de cohérence entre fiscalité et visées familiales.
Un examen immobilier et financier cohérent
Le foncier constitue une part importante du patrimoine des Français. Le diagnostic englobe donc :
résidence principale,
locatif existant,
SCI,
rendement net,
capacité d’endettement.
À cela s’ajoute la lecture des placements : assurance vie, capitalisation, PEA, PER, répartition actuelle, frais cumulés, intérêts cumulés, pertinence des supports.
Le patrimoine professionnel, souvent oublié
Pour les dirigeants, professions libérales ou associés, le conseiller indépendant examine également le capital professionnel : gouvernance, émoluments, dividendes, pactes d’associés, préparation de la transmission, structuration en holding.
Une vision transversale pour éviter les erreurs coûteuses
C’est cette approche globale qui permet d’éviter :
les doublons fiscaux,
les orientations contradictoires,
les contrats obsolètes,
les horizons de placement incohérents,
les répartitions qui ne correspondent pas au profil réel du client.
Un plan patrimonial ne vaut que par sa cohérence ; c’est précisément la valeur ajoutée du diagnostic indépendant.
La rétribution : comprendre enfin les différences
Comment est rémunéré un CGP ?
Le modèle du conseiller salarié intégré à une banque ou un assureur repose principalement sur :
des rétrocessions internes, intégrées dans les frais des placements;
l’absence d’honoraires pour le conseil (modèle rarement pratiqué en réseau) ;
des ambitions commerciales liées à la distribution de l’offre de l’établissement ;
une sélection de recommandations issues de la liste référencée en interne.
Ce modèle n’est pas illégitime ; il correspond simplement au fonctionnement des réseaux bancaires et assurantiels.
Comment est rétribution un consultant à son compte ?
Le Conseiller Indépendant adopte un cadre plus ouvert et plus transparent, avec :
des rétrocessions clairement affichées, conformément aux obligations de la directive MIF 2 ;
la possibilité de facturer des honoraires pour un audit ou une mission spécifique ;
une justification écrite de la contrepartie financière et de sa nature ;
une approche où le choix des supports n'est pas conditionné par des directives internes.
→ L’épargnant bénéficie ainsi d’une lecture claire des coûts et d’une mise en relation directe entre la rétribution et le service rendu.
La note de Tanguy
"Lors de l’examen de contrats d'épargne ouverts depuis longtemps, il n’est pas rare de découvrir des supports devenus inadaptés : unités de compte fermées, fonds obligataires dont la durée ne correspond plus à l’horizon du client, ou encore une accumulation de frais qui grignote la performance. Avant d’envisager une nouvelle souscription, la première étape consiste souvent à remettre en état les dispositifs déjà en place. Sur plusieurs dossiers récents, cette remise à niveau a généré des gains nettement supérieurs à ceux d’un nouveau produit, simplement en corrigeant les déséquilibres existants."
Dans quelles situations l’intervention d’un CGPI apporte une vraie valeur ?
Le recours à un consultant n’est pas réservé aux “grands patrimoines”. Il devient pertinent dès que la globale du client nécessite une évaluation précise, une cohérence entre les différents blocs ou une expertise transversale. L’objectif n’est pas d’empiler des produits, mais d’organiser ensemble d’actifs pour qu’il serve réellement les attentes du client.
Un CGPI est particulièrement utile lorsque :
Plusieurs contrats ou investissements coexistent sans stratégie.
Epargne, PEA, PER, biens locatifs, épargne salariale… Lorsque ces éléments ont été accumulés au fil du temps, souvent via différents interlocuteurs, leur cohérence devient limitée. Un consultant à son compte permet de réorganiser cet ensemble pour éviter les redondances, réduire les frais et clarifier les objectifs.
Les revenus imposables sont élevés
Les foyers imposés à un taux marginal élevé sont particulièrement sensibles à l’optimisation fiscale. Le conseiller à son compte identifie les dispositifs légitimes, évite les montages inadaptés et propose une méthode conforme aux règles définies par l’administration fiscale.
Un projet de transmission est envisagé
Donations, démembrement, clauses bénéficiaires, organisation des actifs… Le consultant travaille en cohérence avec les principes civils pour construire une transmission efficace et maîtrisée.
Un dirigeant doit optimiser sa rémunération ou structurer ses flux professionnels
Arbitrage salaires/dividendes, holdings, valorisation des titres, trésorerie excédentaire, retraite du dirigeant… La vision simultanée du capital professionnel et personnel est un atout majeur du conseiller à son compte.
L’investisseur souhaite diversifier intelligemment
Private equity, foncier professionnel, obligations, ETF internationaux… La diversification doit répondre à un profil de risque et à un horizon précis. Le consultant sélectionne des solutions objectives en architecture ouverte.
Une expatriation ou une impatriation pose des enjeux fiscaux complexes
Fiscalité internationale, résidence fiscale, impact sur l’assurance vie ou le patrimoine détenu en France : chaque cas nécessite une étude dédiée.
Le patrimoine foncier est conséquent
Revenus fonciers, SCI, financement, démembrement, rendement net… Ces acquis doivent s’intégrer dans un projet global.
Comment se déroule un accompagnement CGPI ?
Un accompagnement avec un expert de la gestion de patrimoine suit un processus structuré. Ce n’est pas une “vente de produits”, mais une méthodologie de conseil fondée sur des étapes claires et documentées.
1. Découverte structurée
Analyse des situations : familiale, fiscale, professionnelle, patrimoniale, ainsi que des objectifs : sécurité, rendement, transmission, diversification, retraite.
2. Audit documentaire
Étude des contrats existants (assurance vie, capitalisation, PER, PEA), des clauses bénéficiaires, des investissements en cours, des documents fiscaux, ainsi que des éléments professionnels : statuts, rémunération, pactes d’associés.
3. Diagnostic patrimonial
Le conseiller formalise une synthèse claire, hiérarchise les enjeux et identifie les incohérences éventuelles : frais élevés, répartitions obsolètes, fiscalité mal calibrée, absence de planification successorale.
4. Élaboration de la stratégie
Chaque recommandation est justifiée selon les exigences de MIF 2 : adéquation au profil, cohérence fiscale, horizon d’investissement, liquidité.
5. Sélection des supports en architecture ouverte
L'expert en gestion de patrimoine choisit les propositions les plus pertinentes du marché : financières, actifs immobiliers, assurantielles ou professionnelles.
6. Mise en place et accompagnement administratif
Formalisation des contrats, arbitrages, transferts, structuration des clauses ou mise en œuvre des optimisations.
7. Suivi annuel obligatoire
Réévaluation de la situation globale, mise à jour des documents, arbitrages nécessaires, prise en compte de l’évolution des objectifs ou de la fiscalité.
Conclusion
Le statut de CGPI dépasse largement une simple distinction administrative : il conditionne la qualité, la profondeur et l’indépendance du conseil rendu. En combinant lecture globale, transparence, architecture ouverte et justification réglementaire, il apporte une cohérence rarement atteinte lorsque le patrimoine est piloté par blocs séparés.
Son approche transversale permet de réduire les incohérences, d’optimiser la fiscalité sur la durée, de structurer les flux financiers et d’accompagner les grandes étapes de la vie économique d’un foyer ou d’une entreprise.
Pour les épargnants, dirigeants, investisseurs en immobilier ou familles souhaitant organiser, protéger ou transmettre leur capital, l’intervention d’un consultant constitue un véritable vecteur de stabilité et de performance sur le long terme.
Pour obtenir une analyse précise de votre situation et échanger avec un expert de Rivaria Capital, vous pouvez planifier votre consultation offerte via notre formulaire dédié.
FAQ
Quelle est la différence entre un CGP et un CGPI ?
Le CGP est rattaché à une banque ou un assureur ; le CGPI exerce en indépendance réglementée (AMF/ACPR/ORIAS), avec accès à tout le marché.
Le CGPI est-il vraiment indépendant ?
Oui : son cadre réglementaire impose transparence, justification du conseil et architecture ouverte.
Qu’est-ce que la directive MIF 2 ?
Un texte européen qui impose transparence des frais, justification des recommandations et protection renforcée de l’épargnant.
Un CGPI peut-il être rémunéré par rétrocessions ?
Oui, mais elles doivent être explicitement détaillées conformément aux exigences de l’AMF.
Un CGPI peut-il accompagner un dirigeant d’entreprise ?
Oui : optimisation de rémunération, organisation de la holding, préparation de la cession, allocation de trésorerie.
Qui contrôle l’activité d’un CGPI ?
L’AMF pour l’activité CIF, l’ACPR pour l’assurance, et l’ORIAS pour l’enregistrement.
Conseiller en investissements
Passionné par l’investissement, j’ai été formé comme Ingénieur en Finance avant de devenir Conseiller en Gestion de Patrimoine.
Depuis plus de 5 ans, j’accompagne des particuliers à construire un patrimoine réellement aligné avec leur situation, leurs objectifs et leur manière de vivre.
Je suis convaincu d’une chose : un bon conseil financier doit être compréhensible, sur-mesure… et toujours guidé par l’intérêt du client, pas celui du produit.





