Longtemps réservé aux investisseurs institutionnels, le private equity, ou capital-investissement, s’ouvre désormais aux particuliers. Dans un contexte de marchés cotés plus volatils et de taux d’intérêt élevés, cette classe d’actifs attire pour sa résilience et son rendement supérieur sur le long terme.
Derrière cette appellation se cache un principe simple : investir dans des entreprises non cotées pour financer leur croissance, leur transmission ou leur redressement, puis revendre la participation avec une plus-value.
Mais attention : rendement élevé rime aussi avec durée d’investissement longue et risque de perte en capital.
L’objectif de cet article est d’expliquer comment fonctionne l’investissement en private equity, pourquoi il s’impose aujourd’hui dans les allocations patrimoniales, et comment y accéder dans un cadre sécurisé.
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En résumé
Thème | Ce qu’il faut retenir |
Définition | Le private equity (ou capital-investissement) consiste à financer des entreprises non cotées, à différents stades de leur développement. |
Rendement moyen | ~13,3 %/an sur 10 ans (fin 2023) pour les fonds gérés en France (TRI net), selon France Invest/EY ; performances variables selon stratégie et millésime. |
Durée d’investissement | De 8 à 10 ans : les capitaux sont bloqués jusqu’à la revente des participations. |
Risques principaux | Risque de perte en capital, illiquidité et dépendance à la qualité du gérant. |
Accès pour les particuliers | Via des fonds agréés (FCPR, FCPI, FIP), des unités de compte en assurance vie ou des plateformes AMF. |
Avantages patrimoniaux | Rendement long terme, faible corrélation avec les marchés, outil de transmission optimisable (donation de parts, nue-propriété). |
Fiscalité | Hors enveloppe : PFU 30 % par défaut. FCPR/FCPI/FIP “fiscaux” : exonération d’IR des revenus/plus-values après 5 ans (conditions art. 163 quinquies B), PS dus. Assurance-vie / PEA-PME : régimes spécifiques (voirci-dessous). |
Profil idéal | Investisseur patient, disposant d’un horizon long et d’une épargne déjà diversifiée. |
Qu’est-ce que le Private Equity ?
Le private equity (ou capital-investissement) consiste à prendre des participations dans des entreprises non cotées en bourse, à différents stades de leur développement.
Ces investissements se font via des fonds spécialisés, gérés par des sociétés de gestion agréées par l’AMF (Autorité des marchés financiers).
Les quatre grandes stratégies :
Capital-risque (venture capital) : financement des jeunes entreprises innovantes (start-ups) à fort potentiel.
Capital-développement : soutien à la croissance de PME rentables souhaitant accélérer.
Capital-transmission (LBO) : rachat d’entreprises matures souvent dans le cadre d’une succession ou d’une sortie d’actionnaire.
Capital-retournement : redressement d’entreprises en difficulté.
Un fonds de private equity a une durée de vie moyenne de 8 à 10 ans : il lève des capitaux, les investit progressivement dans des sociétés, puis revend ses participations.
Les investisseurs, appelés “limited partners”, ne perçoivent les gains qu’à la fin du cycle, une fois les cessions réalisées.
La note de Tanguy
“Un bon fonds ne revend pas quand le marché est euphorique, mais quand ses indicateurs internes passent au vert : marge stabilisée, croissance organique solide, dette sous contrôle. Le calendrier de sortie se décide sur Excel, pas au journal des marchés.”
Comment investir en Private Equity ?
Jusqu’à récemment, seuls les investisseurs institutionnels (banques, caisses de retraite, family offices) pouvaient accéder au non coté.
Depuis quelques années, l’offre s’élargit grâce à des véhicules adaptés aux particuliers :
FCPR (Fonds communs de placement à risques) : accès à partir de 5 000 à 10 000 €.
FCPI / FIP : fonds à vocation fiscale, permettant une réduction d’impôt (18 % du montant investi sous conditions de conservation).
FPS (Fonds professionnels spécialisés) : réservés aux investisseurs avertis (> 100 000 €).
Unités de compte non cotées dans les contrats d’assurance vie haut de gamme.
Plateformes d’investissement digitalisées, agréées AMF ou régulées par la CSSF pour les contrats luxembourgeois.
Le choix du support dépend du niveau de liquidité souhaité, du ticket d’entrée et de la stratégie patrimoniale globale.
Investir en pratique : du particulier au family office
L’ouverture du non coté aux particuliers s’organise autour de trois approches principales :
L’investissement direct via plateformes spécialisées
Certaines plateformes agréées AMF permettent d’investir directement dans des PME non cotées à partir de 1 000 à 5 000 €.
Avantage : accès démocratisé.
Inconvénient : manque de diversification et dépendance à la réussite d’une seule société.
L’investissement collectif via fonds
Les FCPR ou FPS gérés par des sociétés agréées offrent une diversification sur plusieurs dizaines d’entreprises.
C’est le mode d’accès privilégié pour les investisseurs patrimoniaux.
L’investisseur devient “limited partner”, engagé pour une durée de 8 à 10 ans, avec appels de fonds progressifs (“capital calls”).
Avantages : forte diversification, gestion professionnelle et accès à des opérations de taille significative.
Inconvénients : frais de gestion plus élevés et absence de liquidité jusqu’à la fin du fonds.
L’accès indirect via assurance vie luxembourgeoise ou française haut de gamme
Les contrats unit-linked proposent désormais des fonds de private equity.
Cela permet de cumuler les avantages fiscaux de l’assurance vie avec l’accès au non coté, dans la proportion autorisée par l’assureur, généralement déterminée par sa politique interne de gestion des risques.
Avantages : cadre fiscal avantageux, transmission facilitée et gestion simplifiée via le contrat.
Inconvénients : immobilisation de l'intégralité des fonds et sélection restreinte de fonds et durée d’investissement toujours longue malgré la souplesse apparente.
La note de Tanguy
“Dans la pratique, les patrimoines nets supérieurs à 500 000 € peuvent allouer jusqu’à 10 % au non coté, répartis sur plusieurs millésimes et types de fonds. Le secret, c’est d’accepter l’illiquidité du produit.”
Le rôle clé de la société de gestion
La performance repose sur la capacité du gérant à sélectionner, accompagner et revendre les sociétés en portefeuille.
L’expérience et le track record (historique de performance) de l’équipe de gestion sont les premiers critères d’analyse.
La note de Tanguy
“Un bon gérant n’est pas celui qui promet 15 %, mais celui qui a déjà restitué 2 fois la mise sur plusieurs générations de fonds. Le track record doit se lire sur 15 ans, pas sur un prospectus.”
Pourquoi investir en Private Equity ?
1. Des performances supérieures sur le long terme
Selon l’étude conjointe France Invest / EY sur la performance du capital-investissement français (édition 2023, données arrêtées à fin 2022), les fonds gérés en France ont délivré un rendement net annuel moyen de 14,2 % sur 10 ans.
Cette performance, mesurée après frais, illustre la capacité du non coté à surperformer les marchés traditionnels sur la durée, grâce à une création de valeur fondée sur l’accompagnement opérationnel, la croissance externe et la cession ciblée.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) rappelle néanmoins, dans son étude de février 2025 sur les fonds non cotés destinés aux particuliers, que ces rendements dépendent fortement de la stratégie du gérant et du moment d’entrée. Les performances historiques des fonds institutionnels ne peuvent être transposées telles quelles aux produits accessibles au grand public.
2. Une faible corrélation avec les marchés
Les valorisations des entreprises non cotées ne subissent pas les variations quotidiennes des marchés boursiers.
Cela confère au private equity un rôle de stabilisateur dans une allocation diversifiée, surtout en période de volatilité.
3. Une contribution à l’économie réelle
Investir en private equity, c’est soutenir directement le tissu économique français : à fin 2023, plus de 4 502 entreprises étaient accompagnées par des fonds d’investissement, avec une hausse de l’emploi de 81 000 salariés sur un an. (Source : Statistiques du Capital Investissement France Invest au 1er semestre 2025).
Comparatif des stratégies de Private Equity
Stratégie | Objectif | Durée moyenne | Risque / rendement |
Capital-risque (venture capital) | Financer des start-ups à fort potentiel | 8-12 ans | Risque élevé, rendement très fort sur quelques lignes |
Capital-développement | Accélérer la croissance de PME rentables | 6-8 ans | Risque modéré, rendement régulier |
Capital-transmission (LBO) | Reprise d’entreprises matures via effet de levier | 5-7 ans | Rendement élevé, dépend du financement bancaire |
Capital-retournement | Redresser des entreprises en difficulté | 5-6 ans | Risque élevé, mais très fort levier en cas de succès |
Cette segmentation permet de bâtir une stratégie équilibrée selon son profil de risque.
Un investisseur prudent privilégiera le capital-développement ; un investisseur plus averti combinera LBO et venture capital pour maximiser le couple rendement/risque.
Les risques et contraintes du Private Equity
1. Risque de perte en capital
Comme tout investissement en actions, le private equity expose à une perte partielle ou totale des capitaux investis.
Les performances passées ne préjugent pas des rendements futurs.
2. Risque d’illiquidité
Les fonds sont fermés pendant plusieurs années. Les capitaux ne peuvent être récupérés avant la fin du cycle, sauf rachat secondaire souvent à prix décoté.
3. Sélection du gérant et transparence
Le risque principal réside dans le choix du gestionnaire : frais d’entrée, stratégie, gouvernance, reporting.
Mieux vaut privilégier des maisons ayant plus de trois générations de fonds et un historique audité.
La note de Tanguy
“La vraie différence de performance se fait après l’investissement : reporting trimestriel clair, accompagnement du management, réinvestissement des cash-flows. Un fonds qui communique peu, c’est souvent un fonds qui pilote peu.”
Le Private Equity dans une stratégie patrimoniale
1. Un outil de diversification long terme
L’investissement dans le non coté agit comme un amortisseur de volatilité et permet de diversifier les moteurs de performance.
Il s’intègre idéalement dans une stratégie à horizon 10 ans, en complément des actions cotées, obligations et immobilier.
2. Intégration via l’assurance vie ou le contrat de capitalisation
De plus en plus de contrats haut de gamme proposent des unités de compte en fonds de private equity, accessibles à partir de 25 000 € d’investissement.
L’intérêt : bénéficier du cadre fiscal avantageux de l’assurance vie (imposition différée et fiscalité réduite au rachat).
3. Transmission et démembrement
Le private equity peut aussi servir d’outil de transmission patrimoniale.
Les parts de fonds peuvent être données en nue-propriété : les revenus et plus-values sont capitalisés pendant la durée de détention, avant d’être réattribués à la pleine propriété au terme du fonds.
Fiscalité et transmission du Private Equity
Les revenus et plus-values du private equity sont soumis au PFU de 30 %.
Cependant, certains fonds — notamment les FCPR ou FCPI éligibles à l’article 163 quinquies B du CGI — peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu après 5 ans de détention, sous conditions, les prélèvements sociaux restant dus.
Ces dispositifs s’intègrent également dans une logique de transmission patrimoniale optimisée, notamment via la donation de parts en nue-propriété ou l’assurance vie.
Pour comparer cette fiscalité à celle d’un compte-titres classique, consultez notre article : Fiscalité des comptes-titres (CTO) : ce qu’il faut vraiment savoir
En cas de transmission, les parts de fonds peuvent être données en nue-propriété, permettant d’optimiser les droits de mutation.
Les contrats d’assurance vie intégrant du non coté bénéficient, eux, du régime de l’article 990 I du CGI.
La note de Tanguy
“Intégrer un fonds non coté dans une assurance vie permet de transmettre un actif dynamique tout en profitant de la fiscalité successorale du contrat. C’est souvent la voie la plus simple pour combiner rendement et préparation de la transmission.”
Les tendances du marché en 2025
Le marché mondial du private equity a connu une phase de normalisation après le pic de 2021.
En France, les levées de fonds ont progressé en 2024, atteignant 38,9 milliards d’euros (+9 % par rapport à 2023), dont 36,9 milliards d’euros investis dans 2 881 entreprises et projets, selon France Invest..
La hausse des taux a rendu les valorisations plus attractives ; les gérants disposent aujourd’hui d’un “dry powder” (liquidités disponibles) estimé à plus de 100 milliards d’euros en Europe.
Trois tendances dominent 2025 :
montée du capital-transmission dans les PME familiales ;
essor du capital-développement durable (ESG, transition énergétique) ;
démocratisation progressive du non coté via les plateformes agréées AMF.
Préparer son entrée dans le Private Equity
Avant d’investir, il faut définir :
son horizon de placement (au moins 8 ans) ;
son niveau de risque accepté ;
et la part du patrimoine mobilisable sans besoin de liquidité.
Comparer les frais, le track record et la transparence du gérant est essentiel.
Les meilleurs fonds publient leurs performances nettes (TVPI, DPI, IRR) et les rapports audités par un cabinet indépendant.
La note de Tanguy
“La clé, ce n’est pas le rendement cible, c’est la discipline : entrer régulièrement, sur plusieurs millésimes de fonds, pour lisser le risque et capter la moyenne du marché.”
Conclusion
Investir en private equity, c’est accepter l’illiquidité pour viser la création de valeur.
Cette classe d’actifs offre des rendements attractifs, une faible corrélation avec les marchés cotés et une vraie contribution à l’économie réelle, à condition d’en maîtriser les règles.
Pour un investisseur particulier, la réussite passe par :
la sélection rigoureuse du gérant,
une allocation adaptée à son profil,
et un accompagnement professionnel pour structurer cet actif dans son patrimoine global.
Réservez votre rendez-vous gratuit avec un conseiller Rivaria Capital pour bâtir votre stratégie d’investissement en private equity et accéder aux meilleures opportunités du non coté.
FAQ
Comment investir en Private Equity ?
Via des fonds (FCPR, FCPI, FIP), des contrats d’assurance vie en unités de compte non cotées ou des plateformes agréées AMF.
Est-ce le bon moment pour investir en Private Equity ?
Oui, les valorisations des entreprises non cotées sont redevenues attractives depuis 2023, offrant de meilleures perspectives de rendement.
Pourquoi investir maintenant ?
Parce que le cycle s’est réinitialisé : les fonds lèvent du capital à des prix raisonnables, dans un environnement propice à la création de valeur.
Quel est le rendement moyen du Private Equity ?
Entre 8 % et 12 % annualisés sur longue période, selon France Invest et EY.
Quelle est la meilleure plateforme de Private Equity en France ?
Celles agréées par l’AMF, avec reporting régulier et accès multi-gestions (par ex. plateformes partenaires de sociétés de gestion reconnues).
Quels sont les risques du Private Equity ?
Perte en capital, blocage des fonds pendant plusieurs années, dépendance à la qualité du gérant et au contexte économique.
Conseiller en investissements
Passionné par l’investissement, j’ai été formé comme Ingénieur en Finance avant de devenir Conseiller en Gestion de Patrimoine.
Depuis plus de 5 ans, j’accompagne des particuliers à construire un patrimoine réellement aligné avec leur situation, leurs objectifs et leur manière de vivre.
Je suis convaincu d’une chose : un bon conseil financier doit être compréhensible, sur-mesure… et toujours guidé par l’intérêt du client, pas celui du produit.





